La voix des rappeurs est-elle plus facile à imiter que celle des chanteurs d’opéra ?

12/04/2023

La voix des rappeurs est-elle plus facile à imiter que celle des chanteurs d’opéra ?

Il y a quelques jours, une vidéo publiée sur twitter reproduisait à l’aide d’une intelligence artificielle la voix du célèbre rappeur Jay-Z, laissant ainsi penser que le rappeur venait de sortir un nouveau titre, près de 5 ans après son dernier album.  

L’espoir des fans a été bref. Ce morceau, dont les paroles et l’arrangement ont été créés par un duo de DJ français, s’est vu appliquer un filtre d’imitation vocale.

En février déjà, c’est le DJ David Guetta qui décidait d’imiter la voix d’Eminem le temps d’un couplet.  

Se pose alors la question de l’appropriation de l’identité vocale par les technologies d’intelligence artificielle.

En droit français, le droit à la voix, en tant qu’attribut de la personnalité, est protégé sur le fondement de l’article 9 du Code civil. Dès 1975, le tribunal de grande instance de Paris a sanctionné la reprise, dans un spot publicitaire, des particularités verbales d’un comédien.

Plus récemment, la CNIL rappelait dans son livre blanc sur les assistants vocaux que la voix est une « donnée personnelle qui, en fonction de l’utilisation qui en est faite, est à géométrie variable ».

La voix, quand bien même serait-elle largement connue du grand public, est donc protégée. Dès lors, l’utilisation par des systèmes d’intelligence artificielle de données vocales, sans l’autorisation préalable de la personne dont la voix est reproduite, est répréhensible.